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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

coup de chagrin de te quitter et que je serai bien heureuse de te revoir. J’aurais mieux aimé t’emmener que de venir toute seule à Paris, tu le sais bien ; mais tu ne te serais guère amusé ici. Tu n’aurais pas été si bien qu’à Nohant, où tout le monde t’aime et s’occupe de toi.

Bientôt tu auras Boucoiran, qui t’aime bien aussi et qui te fera travailler, sans te fatiguer. Tu dois bien savoir qu’il n’est pas méchant ; il ne faut pas que tu aies du chagrin pour cela. Quand tu travailles bien, tu sais comme on te caresse et comme tout le monde est content ; ton papa et ta maman surtout, qui seraient si heureux de te voir bien savant et bien aimable ! Sois donc bien doux et bien gai ; joue, mange, cours, écris-moi et aime-moi toujours bien.

Adieu, mon cher enfant ; je t’embrasse mille fois.

Ta maman.

Parle-moi de ta petite sœur et embrasse-la pour moi.


LII

AU MÊME


Paris, 10 janvier 1831.


Je suis inquiète de toi, mon cher enfant. Tu m’as écrit pour me dire que tu avais été malade ; ne l’es-tu pas encore ? Si je ne reçois pas de tes nouvelles au-