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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

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voir et empressés à vous distraire. En attendant, nous allons parler de vous.

Adieu donc ; je vous embrasse. Venez le plus tôt que vous pourrez.


LXIX

À MAURICE DUDEVANT, À LA CHÂTRE


Orléans, samedi 3 juillet 1831.


Mon cher amour, je suis arrivée à Orléans un peu fatiguée. J’ai eu la migraine tout le long du chemin. Je vais me reposer un jour ou deux ici, afin de bien voir la cathédrale ; car tu sais que j’aime beaucoup les cathédrales. Il y a un an, tu étais là avec moi, et nous avons été la voir ensemble, t’en souviens-tu ? Tu trouvais que c’était bien grand, et qu’il faudrait bien des Maurices les uns sur les autres pour monter aussi haut.

Je suis bien contente de toi, mon cher enfant ; tu n’as pas beaucoup pleuré devant moi. Après, dis-moi ce que tu as fait ? As-tu trouvé ton ménage joli ? l’as-tu fait voir à ta sœur ? Elle a pleuré aussi, la pauvre grosse. L’as-tu un peu consolée ? Joue bien avec elle, roulez-vous sur vos lits le soir et endormez-vous en riant et en chantant. Ne fais pas de vilains rêves tristes, pense à moi sans chagrin, et travaille toujours bien pour me faire voir que tu m’aimes.