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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Ce courrier est un drôle !

Bonsoir, mon bon petit avocat. Je vous donne ma très sainte bénédiction.


LXXXI

À MADAME MAURICE DUPIN, À PARIS


Nohant, 22 février 1832.


Ma chère maman,

Mes enfants ont été bien vite débarrassés de leur rhume ; Maurice est plus fou et Solange plus rose que jamais. J’espère vous la conduire ce printemps. Elle est assez raisonnable pour faire un tour à Paris avec moi ; vous verrez qu’elle est bien gentille et bien caressante ; mais vous serez effrayée de sa grosseur, je voudrais bien la voir s’effiler un peu.

Maurice travaille comme un homme. Il devient studieux et grave comme son précepteur ; mais, à la récréation, il s’en venge bien. Léontine et lui, font le diable. Le dimanche, tout le monde joue, grands et petits. Il vient des amis de Maurice, de la Châtre, et je joue à colin-maillard, au furet, au volant, aux barres, jusqu’à ce que je ne puisse plus tenir sur mes jambes. Polyte aussi se met de la partie ; il fait très agréablement la cabriole. Il danse comme Taglioni et il tombe comme un sac ; ce qui fait beaucoup rire