retrouvent et que les jours heureux ne pleuvent pas pour nous.
Adieu, mon ami. J’ai trois cent cinquante lieues dans les jambes, car j’ai traversé la Suisse à pied ; plus, un coup de soleil sur le nez, ce qui fait que je suis charmante. Il est bien heureux pour toi que nous soyons amis ; car je défie bien tout animal appartenant à notre espèce de ne point reculer d’horreur en me voyant. Ça m’est bien égal, j’ai le cœur rempli de joie.
CXVIII
À M. JULES BOUCOIRAN, À PARIS
Je suis arrivée très lasse et assez malade ; je vais mieux. Maurice va bien. Tous mes amis, Gustave Papet, Alphonse Fleury, Charles Duvernet et Duteil sont venus, le lendemain, dîner avec mesdames Decerf et Jules Néraud[1].
J’ai éprouvé un grand plaisir à me retrouver là. C’était un adieu que je venais dire à mon pays, à tous les souvenirs de ma jeunesse et de mon enfance ; car vous avez dû le comprendre et le deviner : la vie m’est
- ↑ Le Malgache.