homme, un peu maniéré et très vaniteux. J’ai fait aussi connaissance avec Berryer, qui m’a semblé beaucoup meilleur garçon, plus simple et plus franc, mais pas assez sérieux pour moi ; car je suis très sérieuse, malgré moi et sans qu’il y paraisse.
Je me suis brouillée avec madame A…, qui est une bavarde. J’ai fait connaissance et amitié avec David Richard[1]. Il y a entre nous deux liens : l’abbé de Lamennais, que j’adore, comme vous savez, et Charles Didier, qui est mon vieux et fidèle ami. À propos, vous me demandez ce qui en est d’une nouvelle histoire sur mon compte, où il jouerait un rôle ? — Je ne sais ce que c’est. Que dit-on ? — Ce qu’on dit de vous et de moi. Vous savez comme c’est vrai ; jugez du reste. Beaucoup de gens disent à Paris et en province que ce n’est pas madame d’… qui est à Genève avec vous, mais moi. Didier est dans le même cas que vous, à l’égard d’une dame qui n’est pas du tout moi.
Je n’ai pas vu madame Montgolfier. Elle m’a écrit et m’a envoyé votre lettre. Je lui répondrai à Lyon ; je n’en ai pas encore eu le temps.
Cette lettre de vous est la troisième à laquelle je n’avais pas encore répondu. Je vous en donne aujourd’hui pour votre argent. — Bonjour ! il est six heures du matin. Le rossignol chante, et l’odeur d’un lilas arrive jusqu’à moi par une mauvaise petite rue tor-
- ↑ Le docteur David Richard, savant phrénologiste, ami de l’abbé de Lamennais et de Charles Didier.