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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CXLV

À MADAME MARLIANI, À PARIS


La Châtre, 28 juin 1836.


Mon amie,

J’ai écrit pour vous satisfaire, non pas à l’abbé[1], il nous a trop positivement défendu à tous de jamais lui adresser qui que ce soit (fût-ce le pape) ; mais à mon ami Didier, qui se chargera de vous faire faire connaissance avec lui d’une manière plus affectueuse et plus intime, en vous donnant rendez-vous quelque jour rue du Regard. Il ira vous voir à cet effet, et vous dira l’heure où vous pourrez rencontrer chez lui le bon abbé dans un bon jour.

Toujours affable et modeste, il est quelquefois très troublé et très mal à l’aise, quand on lui présente une lettre de recommandation. Il a toute la timidité naïve du génie. Si vous le trouvez causant à son aise avec ses amis de la rue du Regard, où il passe une partie de ses journées, vous le connaîtrez bien mieux, et le plaisir qu’il aura lui-même à vous connaître ne sera troublé par aucun mal-à-propos.

Didier est à Genève en ce moment, mais pour très

  1. Lamennais.