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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

le nombre immense de projets en l’air qui sont en dépôt dans la lune avec tout ce qui se perd sur la terre. Ma fille est bien petite et bien délicate pour voyager par ce mauvais temps. Du reste, elle est fraîche et jolie à croquer. Maurice se porte bien aussi, et vous souhaite une bonne année ; il embrasse son cousin Oscar. Veuillez, chère maman, être encore mon remplaçant dans le choix des étrennes à Oscar (ce que je laisse à votre disposition).

Je vous embrasse de toute mon âme, Casimir en prend sa part.

AURORE.


XXIV

À M. CARON, À PARIS


Nohant, 20 janvier 1829.


Il est très vrai que je suis une paresseuse, mon digne vieillard et bon ami. Vous savez que je suis de force à me laisser brûler les pieds plutôt que de me déranger, et à vous couvrir une lettre de pâtés plutôt que de tailler ma plume. Chacun sa nature. Vous n’êtes pas mal feugnant aussi, quand vous vous en mêlez. Mais ce n’est jamais quand il s’agit d’obliger ; j’ai pu m’en convaincre mille fois, et j’ai même honte d’abuser si souvent de votre extrême bonté.