Vous m’avez envoyé assez de guimauve pour faire pousser deux millions de dents ; comme j’espère que mon héritier[1] n’en aura pas tout à fait autant, j’ai fait deux bouteilles de sirop dont vous vous lécherez les barbes si vous vous dépêchez de venir à Nohant ; car mon petit n’est pas disposé à vous en laisser beaucoup. Au reste, votre envoi a fait bon effet, puisque nous avons deux grandes dents. Vous seriez amoureux de lui maintenant : il est beau comme vous, et leste comme son père. J’aimerais autant tenir une grenouille, elle ne sauterait pas mieux.
Adieu, mon petit père. Nous vous embrassons et sommes vos bons amis.
IV
À MADAME MAURICE DUPIN, À PARIS
Je ne sais pas la date.
Nous sommes le deuxième
dimanche de carême[3].
Je suis enchantée d’apprendre que vous vous portiez mieux, chère petite maman, et j’espère bien qu’à l’heure où j’écris, vous êtes tout à fait guérie ; du