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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

les ferai envoyer. J’ai écrit à mon éditeur Perrotin de vous faire passer un exemplaire d’Indiana, et un de tous ceux de la nouvelle édition, à mesure qu’ils paraîtront.

Quant aux vers que vous m’adressez, je les garde pour moi jusqu’à nouvel ordre. J’y suis sensible et j’en suis fière. Mais il ne faut pas les publier dans le prochain recueil : cela me gênerait pour le pousser comme je veux le faire. J’aurais l’air de vous goûter parce que vous me louez. Les sots n’y verraient pas autre chose, et diraient que je travaille à m’élever des autels. Cela ferait tort à votre succès, si on peut appeler succès la voix des journaux. Mais, toute mauvaise qu’elle est, il la faut jusqu’à un certain point.

Adieu encore, et à vous de cœur.


Ne vous donnez pas la peine de recopier les vers que vous m’avez envoyés. Je ne les égare pas, et, si je vous demande des changements et des corrections, à ceux-là et aux autres, vous aurez bien assez d’ouvrage. Ne vous fatiguez donc pas à écrire plus qu’il ne faut. Je lis parfaitement bien votre écriture. Si je suis sévère pour le fond, il faudra que vous soyez courageux et patient. Il ne s’agit pas de faire un second volume aussi bon que le premier. En poésie, qui n’avance pas recule. Il faut faire beaucoup mieux. Je ne vous ai pas parlé des taches et des négligences de votre premier volume. Il y avait tant à admirer et tant à s’étonner, que je n’ai pas trouvé de place dans mon esprit pour la