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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

qu’il vous soit une garantie auprès de quelques personnes sympathiques. Je ne vous ferai pas défaut, de même que je m’effacerais entièrement de la rédaction, si vous jugiez mon concours inopportun.

Tout à vous de cœur.

GEORGE SAND.


CCXXXV

M. F. GUILLON, À PARIS


Paris, 14 février 1844.


M’en voulez-vous, mon cher monsieur Guillon, de vous avoir montré la crinière d’un vieux lion ? c’est qu’il faut bien que je vous le dise, George Sand n’est qu’un pâle reflet de Pierre Leroux, un disciple fanatique du même idéal, mais un disciple muet et ravi devant sa parole, toujours prêt à jeter au feu toutes ses œuvres, pour écrire, parler, penser, prier et agir sous son inspiration. Je ne suis que le vulgarisateur à la plume diligente et au cœur impressionnable, qui cherche à traduire dans des romans la philosophie du maître. Ôtez-vous donc de l’esprit que je suis un grand talent. Je ne suis rien du tout, qu’un croyant docile et pénétré.

D’aucuns, comme on dit en Berry, prétendent que