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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

qu’on le regarde apparemment comme un malhonnête homme en pensant qu’il peut manquer à sa parole. Que lui répondre ? À qui a-t-on plus donné, plus confié, plus pardonné ?

Tout cela déchire le cœur quand on a fait son possible pour lui et souvent plus que le possible. Sa position est toujours précaire et difficile. Cependant voilà le pain assuré ; mais voudront-ils s’en nourrir ? On lui assure de quatre à cinq mille francs par an.

La poste part, adieu encore. Nous vous aimons tous, vous le savez.


CCXLII

À M. CHARLES PONCY, À TOULON


Nohant, 12 septembre 1844.


« J’ai toujours désiré qu’un poète fît, sous un titre tel que celui-ci : la Chanson de chaque métier, un recueil de chansons populaires, à la fois enjouées, naïves, sérieuses et grandes, simples surtout, faciles à chanter, et sur un rythme auquel pussent s’adapter des airs connus, bien populaires, ou des airs nouveaux faciles à composer. Ou, à défaut de musique, que ces chants fussent si coulants et si simplement écrits, que l’ouvrier simple, sachant à peine lire, pût les comprendre et les retenir. Poétiser, anoblir chaque genre