CCXLVI
AU PRINCE LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE
AU FORT DE HAM
Je dois vous remercier du souvenir flatteur que vous avez bien voulu me consacrer en m’adressant le remarquable travail de l’Extinction du paupérisme. C’est de grand cœur que je vous exprime l’intérêt sérieux avec lequel j’ai étudié votre projet. Je ne suis pas de force à en apprécier la réalisation, et, d’ailleurs, ce sont là des controverses dont, je suis sûre, vous feriez, au besoin, bon marché. En fait d’application, il faut avoir réellement la main à l’œuvre pour savoir si l’on s’est trompé, et le fait d’une noble intelligence est de perfectionner ses plans en les exécutant.
Mais l’exécution, prince, dans quelles mains l’avenir la mettra-t-elle ? Nous autres, cœurs démocrates, nous aurions peut-être préféré être conquis par vous que par tout autre ; mais nous n’aurions pas moins été conquis,… d’autres diraient délivrés ! Je ne sais pas si votre défaite a des flatteurs, je sais qu’elle mérite d’avoir des amis. Croyez qu’il faut plus de courage aux âmes généreuses pour vous dire la vérité mainte-