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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

vous m’écrirez en même temps un petit mot d’amitié.

Tout à vous de cœur.

GEORGE SAND.


CCLVI

À M. MARLIANI, SÉNATEUR, À MADRID


Paris, mai 1846.


Cher Manoël,

Bien que traduit en français et lu au coin du feu votre discours est encore très beau et très excellent. Je ne m’étonne donc pas de l’effet qu’il a produit sur le Sénat. Avec tant de présence d’esprit, de science des faits, de mémoire et d’habileté, vous devez apporter à vos hommes d’État de l’Espagne une bonne dose d’enseignement, et ils le sentent. En outre, vous avez en vous une grande puissance que vous développerez de plus en plus. C’est un fonds de principes et de convictions logiquement acceptées, en dessous de ce talent du moment que vous caractérisez à la fin de votre discours par le mot d’opportunité.

La plupart des hommes ont l’un ou l’autre. Vous avez des deux, c’est une grande force. Vous sentez vivement dans les profondeurs de votre âme cet idéal politique qui n’est pas pure poésie, quoi qu’on en dise, puisque c’est tout simplement une vue anticipée de ce