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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

ne dureront peut-être pas cet automne. Nous avons ici de grandes chaleurs et de grandes pluies qui semblent nous annoncer un hiver précoce. Moi, je n’ose pas vous répondre de l’emploi de mon mois de septembre. Je suis tourmentée et je suis décidée à tout essayer pour que ce triste état de Solange ne s’installe pas chez elle pour tout l’hiver. Vous êtes mille fois bonne de m’offrir un gîte. Nous avons toujours notre appartement du square Saint-Lazare et rien ne nous empêcherait d’y aller. Mais Papet ne me conseille pas du tout les longues étapes pour Solange ; au contraire, elles irritent beaucoup notre malade. Nous la promenons une lieue à cheval, une lieue en voiture ; puis on se repose, on reprend, et toujours ainsi. Je tâche de l’égayer ; mais je ne suis pas gaie au fond. Elle est bien sensible à l’intérêt que vous lui témoignez et me charge de vous en remercier. Elle vous recommande de ne pas faire comme elle, et d’être bien portante avant tout.

Adieu, chère ; je vous embrasse tendrement, et je pars.

GEORGE.