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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

que vous voudrez. S’il vous est désagréable de me rencontrer, rien n’est plus facile que de l’éviter. Quant à moi, je n’y ai aucune répugnance. L’état où je vois Maurice fait taire tout autre sentiment que le désir de le calmer, de le guérir au moral et au physique.

Je resterai ici jusqu’à ce qu’il soit rétabli et je ne ferai rien à son égard que vous n’approuviez. Secondez-moi, vous aimez votre fils autant que je l’aime. Épargnez-lui des émotions qu’il n’a pas la force de supporter. Si je lui disais du mal de vous, je lui ferais beaucoup de mal. Que la précaution soit réciproque.

Quel intérêt aurions-nous maintenant à nous combattre dans le cœur d’un pauvre enfant plein de douceur et d’affection ? Ce serait pousser trop loin la guerre, et, quant à moi, je ne la comprends pas à ce point.

A. D.


Maurice ignore absolument mes inquiétudes. Il s’attend toujours à rentrer au collège d’un jour à l’autre. Ne lui parlez pas de son battement de cœur. Le médecin dit toujours devant lui que ce n’est rien du tout.