Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 2.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CORRESPONDANCE
DE
GEORGE SAND




CXLVI

À MADAME D’AGOULT, À GENÈVE


La Châtre, 10 juillet 1836.


Hélas ! mon amie, je n’ai point encore plaidé en cour royale ; par conséquent, je n’ai ni gagné ni perdu. Il était question de mon dernier jugement sans doute quand on vous a annoncé ma victoire. C’est le 25 juillet seulement que je plaide. Si vous êtes à Genève le 1er  août, vous saurez mon sort, et peut-être le saurez-vous par moi-même si j’ai la certitude de vous y trouver. Mais je n’ose l’espérer. Cependant, je rêve mon oasis près de vous et de Franz. Après tant de sables traversés, après avoir affronté tant d’orages, j’ai besoin de la source pure et de l’ombrage des deux beaux palmiers du désert. Les trouverai-je ? Si vous ne devez pas être à Genève, je n’irai pas. J’irai à Paris