Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 4.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

que vous en dites, de ce premier volume ? Moi, j’ai besoin de faire un effort pour voir l’homme de bien et de cœur à travers cet ultramontain passionné. Et pourtant c’est bien le même homme placé à un autre point de vue que celui où nous l’avons connu.

Bonsoir, cher ami ; à vous de cœur toujours.

G. S.


CDXLII

À MADAME ARNOULD-PLESSY, À PARIS


Nohant, 9 décembre 1858.


Ma bonne, bonne fille,

Vous faites tout ce qu’il est possible pour cette sainte et chère martyre[1]. Si cela n’arrivait pas assez vite, donnez, de ma part, ce qu’il faut pour attendre, en même temps que vous donnerez pour vous, et sans lui en parler. Cela aura l’air d’être ajouté par le ministère au premier envoi. Ah ! quelle situation ! quelle douleur ! On n’ose pas penser à soi-même quand on pense à elle ! Pourtant c’est un grand chagrin pour nous aussi. Nous l’aimions tendrement, lui[2], cet

  1. Madame Bignon, qui s’était fait connaître au théâtre sous le nom de madame Albert.
  2. Bignon.