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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

tage et nous vous reconduirons par terre, si vous craignez un quart d’heure de houle un peu forte. Nos mauvais chemins n’offrent aucun danger ; ils sont crottés, voilà tout ; mais deux jours de mistral les auront balayés. Tâchez de réaliser mon espérance ; ou, si vous prolongez votre séjour à Nice, c’est nous qui irons vous trouver. Donnez-nous toujours signe de vie, à l’adresse de Charles Poncy, à Toulon.

Mille tendresses de cœur à vous, et baisers à Angèle.

G. SAND.


CDLXX

À M. CHARLES DUVERNET, À NEVERS


Tamaris, 24 février 1861.


Golfe du Lazaret, à une demi-lieue de mer de Toulon. Au pied du fort Napoléon.


C’est une colline couverte de pins-parasols, d’une beauté et d’une verdeur incomparables. Le golfe du Lazaret, séparé d’un côté de la grande mer par une plage sablonneuse, vient mourir tout doucement au bas de notre escalier rustique. Au delà de la plage, la vraie mer brise avec plus d’embarras et nous en avons, de nos lits, le magnifique spectacle. La tête sur l’oreiller, quand, au matin, on ouvre un œil, on voit au loin le temps qu’il fait par la grosseur des lignes