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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CDLXXIII

À MADAME PAULINE VILLOT, À PARIS


Tamaris, 28 mars 1861.


Chère cousine,

Vous aurez reçu déjà une lettre de Lucien[1] qui a, par un heureux hasard, vu tout de suite à Toulon, où il se trouvait hier avec Maurice et Boucoiran (un de mes plus anciens et meilleurs amis), l’article du Moniteur concernant son père. Ils m’ont apporté cette bonne nouvelle ; le brave enfant était ravi et ç’a été fête à Tamaris. Il vous avait déjà écrit, ce matin ; il est parti pour Lestac.

Maurice l’a accompagné un bon bout de chemin en wagon et l’a quitté pour aller voir une ruine romaine perdue dans les sables du rivage. Il est revenu ce soir à onze heures par des chemins bien noirs. Mais Lucien est sur une des plus belles routes du monde et il nous a fait espérer qu’il reviendrait passer encore deux jours avec nous ; après quoi, il gagnera Nîmes avec notre Boucoiran, qui l’aime déjà de tout son cœur et qui lui montrera ex professo tout ce qui pourra l’intéresser dans ce pays.

Il va bien, votre cher enfant ; il a couru comme un

  1. Lucien Villot, fils de madame Villot.