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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

J’ai été reconnaissante de l’intention ; mais j’ai refusé de recevoir quoi que ce fût.

Si, dans quelque journal, on prétendait le contraire, je te prierais de m’en avertir, afin que je le démente officiellement. Avertis Émile de cela, j’ai la tête à autre chose et je n’ai pas pensé, depuis huit jours, à lui en donner avis.


CDLXXXVI

À M. ARMAND BARBÈS, À LA HAYE


Nohant, 14 juillet 1861.


Mon ami,

J’apprends de Londres, par Pichon, que vous avez été récemment très gravement indisposé. On pense que le climat de la Haye ne vous convient pas. Pouvez-vous hésiter à chercher un ciel plus clément pour vous ? ne savez-vous pas ce que vos amis perdraient en vous perdant, et croyez-vous ne rien devoir à nous tous qui vous aimons tant ? Les circonstances ont ralenti ou intercepté nos relations ; mais vous n’êtes pas de ceux qui doutent, et vous savez bien que mon cœur est toujours tout à vous.

J’envoie à Paris chez Pichon, qui y sera dans peu de jours, le premier volume de l’Histoire de ma vie, qu’il m’avait retourné pour que je pusse y écrire