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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

doute qu’ils ont eu d’épais brouillards et qu’ils ont dû s’arrêter deux ou trois fois le long de Terre-Neuve ; Maurice trouve pourtant qu’on voyage trop vite et que le prince traverse tout comme un boulet de canon. Il n’a pas le temps de ramasser des plantes et des insectes. Il est vrai qu’il me faisait le même reproche à Toulon dans nos promenades, et Dieu sait si j’ai rien de commun avec les allures d’un projectile !

Nous avons reçu le manuscrit de Dumas, lequel Dumas est parti hier. Je ne sais pas si nous pourrons jouer cela, à cause des costumes et de la richesse du local qui nous manquent ; ça demande réflexion. En attendant, nous montons une petite pièce de moi qui va paraître dans la Revue des deux mondes et qui a été écrite pour le théâtre de Nohant. Lucien y a un rôle ; mais, comme il apprend plus vite que Marie et Auguste, il suffira qu’il nous arrive le 20, ainsi que vous nous l’accordez. Il y a sur le chantier une autre pièce où il aura un rôle très étendu. Il a une si belle mémoire, qu’on peut en profiter. J’espère que le plaisir de voir ce cher enfant et ceux d’ici, jeunes et vieux, s’amuser, me donnera calme et patience pour attendre mon absent.

À vous de cœur, chère cousine.

G. SAND.