Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 4.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
292
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CDXCVII

À MAURICE SAND, À BORD DU JÉRÔME-NAPOLÉON


Nohant, 10 octobre 1861.


Madame Villot m’écrit aujourd’hui que tu dois être au Havre aujourd’hui 10 ! que tu seras probablement à Paris le 11.

Enfin ! enfin ! Qu’il me tarde de te savoir arrivé réellement et de te voir, et de te biger ! Peut-être auras-tu besoin de passer deux ou trois jours à Paris. Fais-les les plus courts possible ; car, depuis un mois, je suis un peu bête. J’ai eu bien du courage jusque-là ; mais tu sais que, dans une course, les derniers moments, quand on approche du but, sont les plus difficiles. Tu trouveras à Paris une autre lettre de moi que je t’avais écrite, croyant que tu arriverais le 25.

Mais j’ai reçu tes lettres de Saint-Louis, du Niagara et de New-York au retour de Québec, et j’ai repris patience. Tu es bien gentil de m’avoir écrit de partout. Ça m’a soutenue jusqu’à présent. Je t’espère au plus tard le 15 : nous jouons le 16 ou le 17 une comédie de moi. Tu sauras qu’à présent, les plus réussies de nos pièces vont dans la Revue ; après quoi, les théâtres me les demandent. Voilà ce que c’est que le caprice des directeurs.