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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

félicitiez récemment d’avoir acquis une fille charmante, et vous en perdez une accomplie[1].

Croyez que l’égoïsme naturel au bonheur s’arrête ici et que je souffre de votre mal. Et puis qu’est-ce que le bonheur quand un jour imprévu nous le brise ? Qui peut compter sur le soleil de demain ? Votre âme si élevée, votre esprit, qui a touché aux plus hautes solutions de la pensée, a sans doute puisé des forces suprêmes dans l’espoir confiant d’une vie meilleure. Je n’ai donc rien à vous dire pour vous consoler que vous ne sachiez mieux que moi.

Ce que je vous apporte, c’est un grand respect pour vos larmes et une grande tendresse pour vos déchirements.

GEORGE.


DXXI

À SON ALTESSE LE PRINCE NAPOLÉON (JÉRÔME),
À PARIS


Nohant, 14 décembre 1862.


Merci à vous, cher prince, pour la brochure que vous avez bien voulu me faire envoyer. J’ai été un peu malade ces jours derniers. Je n’ai pu la lire que

  1. Madame Émile Ollivier.