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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

rejetterais pas absolument en principe. Des engagements personnels et particuliers s’y opposeraient en ce moment. Voilà ce que je vous prie de répondre, ainsi que ce qui précède, puisque c’est la vérité.

La pièce est charmante et n’a pas besoin d’appui. Soyez tranquille et gardez votre nom tout seul. Il faut bien que les noms commencent avant de faire autorité.

À vous de cœur.
G. SAND.


DXXIII

À M. GUSTAVE FLAUBERT, À PARIS


Nohant, 2 février 1863.


« Ne rien mettre de son cœur dans ce qu’on écrit ? » Je ne comprends pas du tout, oh ! mais du tout. Moi, il me semble qu’on ne peut pas y mettre autre chose. Est-ce qu’on peut séparer son esprit de son cœur ? est-ce que c’est quelque chose de différent ? est-ce que la sensation même peut se limiter ? est-ce que l’être peut se scinder ? Enfin ne pas se donner tout entier dans son œuvre, me paraît aussi impossible que de pleurer avec autre chose que ses yeux et de penser avec autre chose que son cerveau. Qu’est-ce que vous avez voulu dire ? vous me répondrez quand vous aurez le temps.