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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

les sciences de détail doivent concourir à former la science des sciences.

Moi qui ne sais rien, j’attends, et pourtant je permets à ma conscience de juger ce qui se produit. C’est très hardi, à coup sûr ; mais tout esprit, si incomplet qu’il soit, a besoin de s’affirmer.

La plus belle des hypothèses, celle qui aurait le droit de marquer une nouvelle étape religieuse dans les conquêtes de l’avenir, serait celle qui ferait concorder les besoins de l’intelligence et ceux du cœur avec les résultats de l’expérience. Déjà de nobles travaux marchent dans ce sens et je crois être sûre que vos questions amèneront une réponse de vous-même à vous-même qui éclairera encore cette route nouvellement ouverte.

GEORGE SAND.


DXXVII

À SON ALTESSE LE PRINCE NAPOLÉON (JÉRÔME),
À PARIS


Nohant, 22 mars 1863.


Mon grand ami,

Vous seul êtes jeune et généreux, et brave ! Vous seul aimez le vrai pour lui-même ; vous seul avez le génie du cœur, le seul qui soit vraiment grand et sûr.