Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 5.djvu/106

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vait prendre plus d’importance et de vraisemblance pour guérir ces cœurs blessés (moyen de la fin auquel, du reste, je ne tiens pas, s’il ne vous dit rien, et qui deviendrait peut-être inutile). Enfin je vois dix combinaisons pour une, comme toujours. C’est ma nature de ne pas croire à l’impossible et de ne pas croire non plus a l’impuissance des sujets. Du moment qu’on peut les tourner du côté qu’on veut, c’est une question d’essai et de recherche. Je crois que, si j’avais pu être à Paris, savoir tout de suite, et non au bout de huit jours d’attente inutile, l’impression de La Rounat, j’aurais été à vous tout de suite et nous aurions paré le coup. Il est vrai que j’aurais eu votre opinion avant la sienne ; car je vous aurais montré la chose avant de me la laisser arracher par lui acte par acte.

C’est un impatient aveugle qui, devant une déception, abandonne tout et ne cherche pas le remède ou vous empêche de le chercher.

Il est, au reste, comme presque tout le monde, en ce monde, et je ne lui en veux pas pour ça : ce n’est pas l’affaire des directeurs de théâtre d’avoir de la persévérance, de la philosophie et de la présence d’esprit. Il a laissé passer un temps précieux et il cherche son salut Dieu sait où.

Quant à nous autres, il ne nous est ni permis ni possible de nous décourager, et je vois que vous voyez déjà quelque chose à tenter dans un autre sujet. Moi, je ne vois rien dans les sujets, au premier aperçu.

Dans tout cela, cher fils, je ne pense jamais à la