Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 5.djvu/320

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répète que son Plauchut fait tout ce qu’elle veut. Allons, marie-toi donc, gros irrésolu, pour avoir une Aurore à gâter !

Gabrielle est gentille aussi comme tout, toujours gaie et toujours en mouvement. Maurice est agriculteur jusqu’à la moelle. Il se lève à sept heures, va aux foires et marchés, et se porte à ravir. Ça l’a rajeuni de dix ans. Tu penses que je suis heureuse de voir que tout va bien et qu’on est heureux ; Nohant est ombreux, fleuri, feuillé comme je ne l’ai jamais vu ; récolte de foins splendide chez nous, mauvaise ailleurs. Pas de fruits, ça fera l’affaire de Magny.

On t’attend pour ma fête et on en saute de joie ; je leur ai conté l’affaire de ton voyage nocturne à Palaiseau et ils en ont été tout attendris. Donne-nous de tes nouvelles et viens le plus tôt que tu pourras. J’ai beau être au milieu de ce que j’ai de plus cher au monde, ta bonne figure me manque, et il ne me semble plus que je sois au complet sans toi. À bientôt, donc, n’est-ce pas ?

G. SAND.