Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 5.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il faut rester avec nous bien longtemps, bien longtemps ; on refera des folies pour le jour de l’an, pour les Rois. C’est une maison bête, heureuse, et c’est le temps de la récréation après le travail. Je finis ce soir ma tâche de l’année. Te voir, cher vieux ami bien-aimé, serait ma récompense : ne me la refuse pas.

G. SAND.


DCCXVI

À MADAME EDMOND ADAM, AU GOLFE JOUAN


Nohant, 24 décembre 1869.


Puisqu’on imprime ce livre, je vais l’avoir bientôt, n’est-ce pas ? J’admire qu’étant mondaine et toujours par monts et par vaux, et très occupée de la famille et du ménage, vous ayez le temps d’écrire et de penser. Au reste, cette activité est bonne à l’esprit ; mais n’y usez pas trop le corps.

Ici, où l’on n’a pas de mérite à piocher, puisqu’on y a arrangé la vie à demeure, on va bien aussi et on est heureux de savoir que belle Toto et grand Adam sont florissants comme des Turcs. Je ne sais toujours pas si je les embrasserai cet hiver. Je sais que le Bâtard a toujours du succès à l’Odéon, et que je ne peux pas m’en affliger ; car il fait meilleur ici qu’à Paris.