Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 5.djvu/354

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qu’une existence se mesure non pas à sa durée, mais à la joie et aux tendresses qui l’ont remplie.

Lina, Maurice et nos chères fillettes, qui vont à merveille, vous envoient à tous des tendresses et des baisers. Aurore est toujours merveilleuse de raison et d’amabilité. Ta filleule, qui trotte comme une souris, commence à dire la fin des mots. Elle prend pour cela un air capable et important qui est très comique. Elle sera, dit-on, plus jolie qu’Aurore ; nous n’avons pas d’opinion là-dessus à la maison ; nous les voyons toutes deux avec trop d’imagination.

Non, il n’y a pas de photographe à la Châtre et ceux qui passent sont des maladroits. Pour connaître ta filleule, il faudra que tu aies deux ou trois jours à voler à Valentine, qui nous en vole tant avec son Strasbourg.

Embrasse-la mille fois pour nous, cette chère mignonne, et souhaite, pour nous aussi, à ton cher Gaulois de père[1] et à ta petite maman la bonne année la plus tendre. J’espère vous voir prochainement. Que ne puis-je vous mener, c’est-à-dire emmener les enfants !

Je te bige mille fois !

G. SAND.
  1. Alphonse Fleury.