Je suis enfin sortie aujourd’hui. J’ai été à la répetition et j’ai avalé mes cinq actes sans fatigue[1]. Il ne faisait plus froid ; j’ai vu les décors, qui sont très beaux et j’ai fait mon compliment à Zaraf le frisé.
La pièce a beaucoup gagné à quelques coupures et à certains béquets. Les acteurs vont très bien ; Sarah[2] a été secouée par mes reproches du commencement ; elle joue enfin en jeune fille honnête et intéressante, tout se débrouille et avance. On croit à un grand succès de durée, tout est là ; car la première représentation ne prouve plus rien dans les habitudes du théâtre moderne.
Madame Bondois est très approuvée et très bonne ; elle a saisi le joint. La pièce passera jeudi ou vendredi au plus tard.
Je vous bige mille fois.
DCCXXII
À MADAME SIMONNET, À LA CHÂTRE
J’apprends par René[3] que le douloureux événement