Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 5.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’il y en a un sérieux et inévitable pour tout le monde.

Je suis contente que ta fillette, cette pauvre fillette qui t’a tant fait trembler, soit enfin en bonne voie de croissance et de vie, et que George travaille bien. C’est le bonheur immédiat, le plus actuel et le plus important dans ta vie. La nôtre coule tranquille tant que notre Marc est gai et frais comme une rose. Quand viendront les bobos, les crises inévitables, nous serons sens dessus dessous ! Ainsi passe la vie de famille ; jusqu’à présent, ç’a été tout plaisir, et la première dent du cher petit ne l’a pas éprouvé sérieusement. Lina est bonne nourrice et se tire bien d’affaire.

On travaille toujours comme des nègres autour de ce berceau. Les vacances et les comédies ont été très courtes. Beaucoup de monde, toujours trop à la fois, dans la maison, et, comme Lina ne pouvait guère s’amuser, nous avons fini les réjouissances de bonne heure. Nous n’avons plus que Lambert et sa femme, qui est très gentille et excellente personne ; mais ils partent ces jours-ci. Ils t’envoient mille amitiés. Maurice a passé son jour de l’an dans son lit. Ce n’est rien heureusement, qu’une fièvre de courbature. Lui et sa femme, qui est toujours très charmante et mignonne, me chargent de t’embrasser.

Merci à Bertholdi pour ses échantillons minéralogiques, qui sont très beaux. Embrasse-le pour moi,