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Je t’embrasse tendrement, ainsi que ta mère.

G. SAND.


DLXVI

À MAURICE SAND, À NÎMES


Palaiseau, 25 juillet 1864.


Mes enfants,

J’attends impatiemment de vos nouvelles. Nécessairement j’ai l’esprit frappé et j’ai besoin de vous savoir à Nîmes, près de notre bon Boucoiran, bien soignés, si vous étiez souffrants l’un ou l’autre. J’ai bien supporté le voyage ; mais nous sommes beaucoup plus las aujourd’hui qu’hier, et je crains qu’il n’en soit de même pour vous. Quand la volonté n’a plus rien à faire, on sent que le corps est brisé. Toute la journée, j’ai corrigé des épreuves[1]. Jugez si j’y avais la tête. Je relisais tout six fois sans comprendre, et c’est pour cette corvée que je vous ai quittés si vite ; car la Revue était bouleversée et j’ai reçu aujourd’hui quatre épreuves revenant de Nohant, de Nérac, etc. Louis Buloz est venu m’aider à terminer. J’ai marché un peu ce soir ; mais je pleure en marchant, en dormant, en travaillant, et la moitié du temps sans penser à rien,

  1. Les épreuves de la Confession d’une jeune fille.