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DLXIX

À MAURICE SAND, À CHAMBÉRY


Palaiseau, 6 août 1864.


Mes enfants,

Je suis contente de vous savoir arrêtés quelque part dans un beau pays. Vous avez donc vu ma chère cascade de Coux, celle que Jean-Jacques Rousseau déclarait une des plus belles qu’il eût vues ? C’est là que se passe une scène de Mademoiselle La Quintinie.

Vous aimez la Savoie, n’est-ce pas ? Buloz vous fera voir ses petits ravins mystérieux et ses énormes arbres. C’est un endroit superbe, que sa propriété, et tout alentour il y a des promenades charmantes à faire. Il faut voir mon château de Mademoiselle La Quintinie : il s’appelle en réalité Bourdeaux, et, de là, vous pouvez monter à la Dent-du-Chat.

J’ai vu Calamatta, qui m’a dit que la course de taureaux dans les Arènes de Nîmes était vraiment un beau spectacle, très émouvant, et que cela vous avait distraits et impressionnés tous les trois ; il se porte bien, lui, et compte rester quelque temps à Paris. Avez-vous reçu mes lettres adressées à Nîmes, et une à l’hôtel de France de Chambéry ? Réclamez-la.

Je te parlais, Mauricot, de l’opinion de Buloz, qu’il ne faut pas prendre absolument au pied de la lettre.