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DLXXIII

À M. LUDRE-GABILLAUD, À LA CHÂTRE


Palaiseau, octobre 1864.


Cher ami,

Je vous réponds tout de suite pour le conseil que Maurice vous demande. Du moment qu’ils ont franchi courageusement cette grande tristesse de revenir seuls à Nohant, ce qu’ils feront de mieux, ces chers enfants, c’est d’y vivre, tout en se réservant un pied-à-terre à Paris, où ils pourront aller de temps en temps se distraire. S’ils organisent bien leur petit système d’économie domestique, ils pourront aussi faire de petites excursions en Savoie, en Auvergne et même en Italie. Tout cela peut et doit faire une vie agréable ; car j’irai les voir à Nohant, et il faut espérer qu’il y aura bientôt une chère compagnie : celle d’un nouvel enfant. Il n’en est pas question ; mais, quand leurs esprits seront bien rassis, j’espère qu’on nous fera cette bonne surprise. Alors il y aura nécessairement deux ans à rester sédentaire pour la jeune femme ; où sera-t-elle mieux qu’à Nohant pour élever son petit monde ?

Je vois bien maintenant, d’après leur incertitude, leurs besoins de bien-être, leurs projets toujours in-