Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 5.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur pardonne ; ils ont été enrhumés comme des loups, et je suis un peu loin du chemin de fer, sans omnibus ni fiacre, avec des chemins souvent chétits ; mais je sais que la pièce de Maurice est reçue pour l’hiver prochain au Châtelet, et que son roman a paru.

Votre étude sur César est bien plus savante et plus approfondie que la mienne, et je la relirai avec soin quand je rendrai compte du second volume. Mais le journal qui m’a demandé ce travail et que je tiens à obliger parce qu’il appartient à Michel Lévy, mon éditeur, et qu’il est dirigé par notre ami Aucante, ne souffre ni longs développements, ni érudition trop sérieuse, ni allusions politiques. Il y en avait déjà un peu trop dans mon premier article. Mais, quant au jugement sur l’ouvrage, je n’ai pas eu à surmonter l’embarras que vous me supposez. Si j’eusse trouvé l’ouvrage mauvais, comme le journal n’eût pas inséré une critique trop rude, je n’eusse pas fait l’article. C’était bien simple. Je suis la première personne qui ait été à même de le lire, et mon compte rendu est le premier qui ait été fait. J’étais donc très libre de mon jugement et j’ai trouvé que le livre avait du mérite. Je savais pertinemment qu’il était tout entier, et sans correction aucune, du fait de celui qui le signe. Donc, je devais mon éloge impartial au talent, qui est réel. Quant à approuver la préface et à admirer César, le diable ne m’aurait pas fait départir de ma façon de penser, et je dois dire qu’on a bien pris la chose.

Cette publication sera un bien, en ce sens que, de