avec ou sans guerre civile. Seulement, sans la guerre civile, on pouvait convertir la France et, avec, elle recule encore plus dans la crainte de l’avenir et l’amour bête du passé ; ce sera la faute du Comité et aussi celle de l’Assemblée, et un peu aussi celle des avancés de notre parti, Louis Blanc et compagnie, qui se sont montrés trop violents à Bordeaux et qui en ont trop appelé au peuple de Paris. Ils ont cru le commander : aujourd’hui, ils le subissent. Enfin, tout le monde est coupable. Il y a comme cela dans l’histoire des époques fatales où le fait domine l’esprit et le brutalise. Un bonheur providentiel au milieu de ces désastres, c’est que la majorité du peuple entraîné, qui aurait pu ensanglanter Paris et anéantir la civilisation, s’est trouvée assez intelligente et assez humaine pour ne commettre que des crimes isolés. Poussée par des imbéciles et des scélérats, elle ne voudra bientôt, j’espère, ni des uns ni des autres.
Mais l’anarchie doit recommencer, cela me paraît inévitable, et, Paris donnât-il au monde un grand exemple d’abnégation et de fraternité, il fera ou laissera faire tout ce qui peut effaroucher et irriter la province. Lutte ou méfiance, la scission s’opère, et ces derniers événements la précipitent.
Viens, mon ami, sors un peu de tout cela ; tu n’entends qu’une cloche. Il faut que la passion s’apaise. Et je souhaiterais à tous les Parisiens de se remettre en rapport avec la province, non pour se convertir à ses très mauvaises doctrines, mais pour voir à quels