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ceux chez qui vous pourrez aller sans danger quand on ne se battra plus du tout ; car vos lettres sont les seules, avec une lettre de madame Plessy, que j’aie reçues de Paris. Plauchut est en Espagne ; nous l’attendons bientôt ici, et ensuite il retournera à Paris. Si vous avez un besoin, pressant d’argent, écrivez-le-moi ; car je ne crois pas que ni M. Boutet ni Aucante soient à Paris, et j’en chargerais Plauchut, qui y sera dans huit ou dix jours.

Mes enfants vous remercient et vous envoient, ainsi que moi, leurs amitiés.

G. SAND.


DCCCX

À M. ALEXANDRE DUMAS FILS, À PARIS


Nohant, 8 juin 1871.


Mon fils, j’ai reçu votre bonne grande lettre ! Vous avez raison ; mais je ne suis pas si forte que vous, je suis femme. J’ai comme mal à mes entrailles de femme quand le sang coule, ou quand la flamme étouffe des êtres de mon espèce. Je pense à tout sans découragement personnel, mais avec un déchirement profond. J’ai vu que vous aviez sauvé des innocents, que vous faisiez du bien. On souffre moins quand on agit. Ici, nous ne pouvons rien et l’argent nous man-