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ouvrage, j’avais envoyé, il y a déjà plusieurs jours, quelques réflexions, qui doivent paraître, je ne sais quand, dans la Revue des Deux Mondes[1] ; mais, je vous le répète, c’est le grain de sable, et, à mon âge, on n’espère plus être autre chose. On s’y résigne en se disant qu’on a fait ce qu’on a pu et que d’autres feront mieux.

Vous êtes jeune, l’avenir est à vous. Travaillez, développez-vous. Gardez-vous du scepticisme. Vous avez bien raison : combattez-le chez les autres, mais pour ne pas arriver au découragement. Sachez bien que le progrès est l’écroulement perpétuel de tous les efforts, laissant debout une très faible partie de ce qu’ils ont édifié.

Recevez tous mes remerciements pour votre livre et pour vos lettres, qui m’ont donné la satisfaction de lire dans une âme généreuse et dans une réelle intelligence.


DCCCXVI

À M. HENRY HARRISSE, À PARIS


Nohant, 6 juillet 1871.


Merci, mon bon ami, pour votre excellente lettre et

  1. Il s’agit de la préface à la Nouvelle Lettre de Junius, par M. Alexandre Dumas fils ; préface destinée d’abord à la Revue des Deux Mondes, et qui n’y parut point.