DCCCLI
À M. ALEXANDRE SAINT-JEAN[1], À NÎMES
Je ne veux pas du tout que vous retranchiez les vers de la fin. Ils ne ressemblent pas à d’autres vers, premier mérite, et, autant qu’un prosateur peut s’y connaître, je les crois très beaux, l’épilogue est très original ce char dépourvu de ses rayons qui sert à aller dans les planètes, ce doit être la science ; c’est peut-être l’astrologie, devenue l’astronomie. Facilitez-moi mon petit travail, qu’en tous cas, je vous soumettrai avant de l’envoyer, et que je corrigerai à votre guise. — À la première lecture, j’avais cru voir, dans l’étranger, le poète proprement dit, qui n’a besoin ni de ce char, ni de tout ce qu’on lui offre ; mais, en le voyant si triste, si rampant sous terre, si effacé, si détaché de tout, et accompagné de cette âme mystérieuse qui est en lui et hors de lui, je n’ai plus compris.
Je suis assez musicien pour adorer un rôle bien chanté et tenir peu de compte d’un trait bizarre que l’artiste y a risqué ; mais, il faut que je vous le répète,
- ↑ Poète provençal, auteur du Synédise.