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je ne connais pas Luchon. Est-ce beau aussi ! Tu n’iras pas là sans aller voir le cirque de Gavarnie et le chemin qui y conduit ? Et Cauterets, et le lac de Gaube ? Et la route de Saint-Sauveur ? Mon Dieu, qu’on est heureux de voyager, de voir des montagnes, des fleurs, des précipices ! Est-ce que tout cela t’ennuie ? est-ce que tu te rappelles qu’il y a des éditeurs, des directeurs de théâtre, des lecteurs et des publics, quand tu cours le pays ! Moi, j’oublie tout, comme quand Pauline Viardot chante.

L’autre jour, nous avons découvert, à trois lieues de chez nous, un désert, désert absolu, des bois sur une grande étendue de pays où l’on n’aperçoit pas une chaumière, pas un être humain, pas un mouton, pas une poule, rien que des fleurs, des papillons et des oiseaux pendant tout un jour. Mais où ma lettre te trouvera-t-elle ? J’attendrai pour te l’envoyer que tu m’aies donné une adresse.


DCCCLVII

AU MÊME


Nohant, 19 juillet 1872.


Cher vieux,

Nous aussi nous partons, mais sans savoir encore où nous allons ; ça m’est bien égal. Je voulais mener