Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/236

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quer, afin de confirmer ce qui est bien apprécié par eux et de redresser ce qui ne l’est pas. Sous la forme de jeu, on les fait beaucoup travailler sans qu’ils s’en doutent. Mais il faut aimer et connaître bien ce petit monde-là. Comment demander cet amour et cette science aux maîtres d’école que l’on nous donne ! Ils sont crétins pour la plupart, et si misérables, qu’on en a pitié. Le pédagogue idéal, vous l’avez vu à Nohant : c’est ce vieux Boucoiran qui a fait l’éducation du jeune âge de mes enfants et de ma nièce (la mère des grands garçons que vous voyez autour de moi) ; je lui dois, à ce Boucoiran, mes meilleures notions sur l’enfance et la manière de la servir. Il y a, sous ce vieux masque, un ange intelligent ; nous lisons ensemble le livre de Bréal, et, certes, ces idées-là lui vont.

Maurice est parti pour la Sologne avec les Boutet ; il reviendra le 26 pour recevoir madame Viardot et ses filles, avec Tourguenef. J’ai écrit à Ferri de venir et Plauchut revient aussi ; vous voyez que Nohant ne désemplit pas. Pourtant il y a toujours votre chambre microscopique si le cœur vous en redit.