Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/24

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La clarté riante ne se fait pas dans mon esprit ; j’ai de la patience et de la foi pour attendre, de la résignation pour mourir sans avoir vu la résurrection ; voilà tout. Je ne sens pas, comme vous, l’absolu se dégager d’une situation si complexe.

Séchan a-t-il des nouvelles de son enfant ? Nos enfants, à nous, ne marchent pas encore, on les instruira à domicile ; ce qui vaut encore mieux que de les envoyer sans vivres, sans abri, sans paye, coucher en plein champ sans servir à rien. On n’a pas besoin des pompiers et on fait bien de les renvoyer.

Tout homme qui a un fusil marchera au-devant de l’invasion si nos troupes succombent ; mais cette confusion qui ne s’organise pas use l’énergie et remplit les hôpitaux, qui ne devraient servir qu’aux blessés. Trochu, quel qu’il soit, ne peut faire le miracle de tirer l’ordre de ce chaos infâme en quelques jours. Et pourtant il faut les compter, les jours.

Donnez-nous de vos nouvelles souvent. On vous aime et on vous embrasse.

G. SAND.