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provinces : j’en pleure encore comme au premier jour, je ne veux pas qu’on m’en parle. Vous me demandez des pages émues ; c’est justement quand je suis trop émue que je ne dis rien qui vaille. Je n’y peux rien. J’ai plus de peine qu’on ne croit à rester calme, et il faut que nous le soyons ! affaire de décence et de tenue devant l’ennemi. Malgré moi, je suis indignée de ce qui se passe en ce moment, et j’ai peut-être eu tort de le dire dans ces pages où il ne faut froisser personne. Si vous pensez qu’il y ait quelques mots à ôter, vous me le direz, et je rayerai sur l’épreuve que vous voudrez bien me faire envoyer.

Veuillez aussi dire à nos confrères du Comité que, tout en étant tourmentée de leur insistance, j’en ai été touchée et reconnaissante.

À vous de cœur.
G. SAND.


DCCCLXXXIII

À M. CHARLES-EDMOND, À PARIS


Nohant, 8 décembre 1872.


La pièce est dure, comme vous me le disiez[1]. Elle a dû être très difficile à jouer à l’Odéon ; car un drame si

  1. Le Fantôme rose, proverbe de Charles-Edmond, représenté à l’Odéon, le 6 décembre 1872.