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duisent plus tard les impressions reçues ? on ne le sait pas d’avance, et, avec le temps et le laisser aller de la vie, tout se retrouve et s’enchâsse.

Quelles nouvelles de ta pièce ? As-tu commencé ton livre ? As-tu choisi une station d’étude ? Écris-moi, ne fût-ce qu’un mot. Dis-moi que tu nous aimes toujours comme nous t’aimons tous ici.

G. SAND.


CM

À M. LOUIS VIARDOT, À PARIS


Nohant, 28 septembre 1873.


Cher ami, merci pour le gibier, qui était, à la lettre, exquis. Je crois que votre fusil a eu la divination nécessaire pour s’adresser à un chevreuil de premier ordre. Merci bien plus pour les jours heureux que nous venons de passer avec votre adorable famille. Merci encore pour l’envoi de votre livre, athée… que vous êtes ! Un seul reproche c’est trop affirmatif. Vous êtes un homme sage, très sage, mais il faut devenir un sage. Et le sage doute assez de tout pour ne pas poser une négation comme une affirmation absolue et ardente. Il y a toujours deux faces à la vérité, et le jugement rectifie l’anthithèse des apparences. Nous ne nous convertirons pas l’un l’autre, cela est certain, et