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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/335

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Il faut le soigner, mais sans le craindre et ne s’en souvenir qu’à l’heure de la potion.

Je suis sûre qu’on y pense pour vous et que vous êtes admirablement soigné. Moi, quand je me vois si choyée et si gâtée dans mon nid, je pense à ceux qui souffrent de la misère et de l’abandon, et cela me rend très indulgente pour eux. Si c’est là ma queue rouge que vous me reprochez, elle est solide. Ce que je hais et méprise, c’est l’exploitation de la misère par de prétendus démocrates qui en font le véhicule de leur sale ambition. Mais il y a de vrais et bons républicains, et j’ai la prétention d’en être.

Cher ami, guérissez-vous bien vite, et, quand vous reprendrez vos pérégrinations, revenez nous voir ; nous en serons bien heureux tous et il n’y a pas d’opinion politique au monde qui m’empêche de vous aimer et de vous embrasser de tout mon cœur.

Votre vieille amie,
G. SAND.

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CMXXV

À GUSTAVE FLAUBERT, À CROISSET


Nohant, 16 janvier 1875.


Moi aussi, cher ami, je t’embrasse au commencement de l’année et te la souhaite tolérable, puisque tu