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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/386

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moins que je voudrais ce que je ne peux pas, vous consoler ou vous fortifier. Je sais que votre vie est vouée à un deuil éternel. La mienne a été écrasée par des douleurs profondes, et ce que l’on a pu me dire n’a pas pénétré en moi bien avant. Je n’ai trouvé de soulagement que dans l’espoir de rejoindre ailleurs ce qui m’a quitté ici. C’est en vous que réside la force que je chercherais en vain à vous donner.

Ne voyez donc, dans ces quelques mots que je vous adresse, que le témoignage d’une respectueuse sympathie pour votre malheur et le vif désir de vous marquer ma sollicitude attendrie et sincère.

GEORGE SAND.


CMLVI

À M. HENRI AMIC, À PARIS


Nohant, 1ermars 1876.


Mon enfant,

J’ai réfléchi à votre découragement : vrai, je ne l’approuve pas. J’ai beau retourner dans mon esprit les raisons que vous me donnez, je ne leur trouve aucune valeur sérieuse. Est-ce que vous êtes paresseux ? Non, c’est impossible, puisque vous avez du cœur et de l’intelligence. La paresse est une impuissance, une infirmité d’âme pauvre, et vous avez justement l’âme