et quand on aura de quoi les payer ; tout est paralysé ! on vit sans recevoir d’argent et sans être forcé d’en donner, situation très bizarre, possible quand on vit dans son pays, au milieu de gens que l’on connaît, mais qui ne peut pas se prolonger indéfiniment, et qui n’est pas favorable pour payer les gros impôts nécessités par la guerre. C’est probablement par là que nous périrons, s’il est écrit que nous devons périr : le manque absolu de numéraire.
Croyez toujours, cher grand ami, à notre fidèle et tendre affection, à tous.
Je viens de parcourir tous les journaux de juillet, je ne vois pas que Gambetta ait voulu la guerre ni qu’il y ait applaudi. Il est bien vrai qu’il la pousse à outrance aujourd’hui avec une témérité qui épouvante ; mais qui sait si cette audace n’est pas le salut dans des circonstances si exceptionnelles ? Je ne le connais pas du tout, lui. J’entends dire qu’il est capable de faire de grandes choses et il est certain qu’il a fait déjà beaucoup.