Qu’as-tu ? Ta voix est changée !… Tu sembles agité !… Tu ne me réponds pas ? (Effrayée.) Vous n’êtes pas Néri !
Ne craignez rien, madame : c’est l’homme qui vous aime.
Laissez-moi, monsieur !… Néri !… J’appellerai Néri.
Votre voix est étouffée par la peur ou par la colère ; n’essayez donc pas de crier. Néri est déjà loin, d’ailleurs.
Oh ! mon oncle !… à mon secours !…
Madame, je vous avertis qu’il en va coûter la vie au premier que vos cris appelleront ici, fût-ce votre mari, fût-ce le prêtre à qui vous venez de vous confesser.
Vous étiez là ?…
Et j’ai entendu votre confession, madame. Voilà pourquoi je suis résolu à tout braver, à tout immoler à mon amour et au vôtre.
Au mien ? Vous n’avez que mon mépris !
Votre oncle le chanoine n’emporte pas cette pensée, madame !
Oh ! mon Dieu, mon Dieu ! permettras-tu que je sois ainsi outragée ? Elle veut encore s’échapper et se heurte contre des chaises. Ordonio la retient dans ses bras.
Outragée ? Vous me jugerez mieux, madame, quand vous