Page:Sand - Cosima.djvu/73

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bre… Je me suis glissé jusqu’ici. J’ai bien entendu plusieurs voix…

PASCALINA.

Ah ! monsieur, c’est votre oncle le chanoine… et M. Néri !… vrai ! et vos deux vieux voisins, sur l’honneur !

ALVISE.

C’est bon, c’est bon ! Laissons-les partir. J’aime mieux qu’ils ne me voient pas. J’ai honte d’être si ému ! Je suis si heureux de revoir ce jardin… et cette maison !

PASCALINA, à part, essuyant ses yeux.

Pauvre maître ! (Haut.) Je vais avertir madame, n’est-ce pas ?

ALVISE.

Non, non, ne lui dis rien de mon arrivée !… Je me fais un plaisir de la surprendre.

Pascalina sort.




Scène IX

ALVISE, seul.

Ce ne sont pas leurs fâcheuses lettres ni leurs avis pleins de malveillance qui m’ont fait revenir plus tôt. Oh ! non !… non !… Cependant je tremble comme si un événement sinistre pesait sur mon âme… C’est la joie sans doute qui fait battre ainsi mon cœur… Cosima ! le cœur qui t’aime est fermé au soupçon !… Ah ! la voici !… Ne la surprenons pas trop vite, de peur de l’effrayer.




Scène X

COSIMA, ALVISE.

Cosima, éperdue, se laisse tomber sur le banc, cache son visage dans ses mains, et sanglote.

ALVISE.

Ah ! mon Dieu ! il me semble qu’elle pleure !

COSIMA.

Parti !… parti sans me dire un mot de tendresse ou de