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ce peu de mots qui remplissaient deux grandes pages :


« Mon cher abbé, notre père est enflé comme une barrique. Il a toujours été bien bon pour moi, mais je ne peux pas lui pardonner de l’avoir tant fait souffrir. Adieu, mon cher frère ! adieu, mon meilleur ami ! Ton frère qui t’aime,

» de bouillon. «


Le duc, hydropique et mourant, avait une effroyable peur des événements qui se pressaient autour de lui. Il n’avait plus qu’une idée, mourir dans son hôtel et dans son lit ! Il inventa d’épouser mademoiselle La Guerre, sa dernière maîtresse, fille d’un artisan, faisant ainsi alliance intime avec le peuple qu’il redoutait. Les Bourbons n’ont jamais pardonné cette lâcheté à sa mémoire.

De son côté, l’abbé était brave. Il fut arrêté et incarcéré à Mont-de-Marsan. Mais il est rare qu’un caractère parfaitement droit et noble ne fasse pas fléchir les circonstances autour de lui. On lui témoigna de grands égards, et, sur sa